Je restais encore quelques instants allongées sur le ventre, étirant mes bras au dessus de ma tête alors que les draps de satin glissait le long de mon dos de façon à s’arrêter tout juste à la cambrure de mes reins. Un sourire s’étirait sur mes lèvres pourpre alors que les rayons du soleil commençaient à inonder la pièce d’une lumière douce et chaleureuse étirant ainsi un peu plus mon sourire alors que je commençais à cligner des paupières. Je laissais lentement mon corps se réveiller, faisant craquer sans insistance chacun des os de mon corps de ma nuque, jusqu’aux bouts de mes orteils sans jamais me dépareiller de se sourire. Je savais que mon mari était absent et pourtant je ne voulais pas me désemparer de cette joie qui se faufiler entre chacun des pores de ma peau, Timothy était à l’école et le reste ne comptait pas réellement. Je ne me souvenais pas d’avoir rêver, pourtant je gardais en moi une étrange et agréable sensation d’avoir vécu quelque chose de fantastique cette nuit et je savais que ce n’était pas Maxwell qui m’avait procuré se plaisir car je ne me souvenais pas même l’avoir croisé entre le moment où je m’étais endormie et celui de mon réveil. Peu importait, j’avais un autre homme en tête et ce depuis que je l’avais croisé en rentrant du parc avec Timothy, cela devait faire certainement plus d’une semaine, peut-être même plus de deux ou plus encore. Au fond je l’ignorais car je m’étais refusée à y penser. Mais plus le temps s’écoulait et plus l’envie était importante, à sa pensée chacun des tissus de mon corps se tordaient et des papillons prenaient possession de mon bas ventre et je me refusais de plus en plus à laisser ces sensations m’échapper voulant me délecter de chacune d’elles le plus longtemps possible. J’enfonçais un peu plus ma tête au creux de l’oreiller, prête à le mordre si son image revenait subitement à moi mais je n’en fit rien, je me retournais sur le dos, respirant un grand coup avant de me lever d’un bon. Je m’emparais de mon peignoir préféré d’un rose satiné et l’enfiler avant de me diriger vers la cuisine pour me préparer un bon petit déjeuner..

Quarante-sept minutes et trente trois secondes s’étaient écoulés et il ne m’était toujours pas sorti de l’esprit, Jared. La pensée de son nom me fit frissonner de plaisir et j’eus soudain cette envie de céder à toutes les tentations que je m’interdisais pour ne pas blesser Maxwell ,mais je n’en pouvais plus. En ouvrant mon placard je pris une robe au hasard, je savais que je n’avais pas besoin d’être parfaite pour ce que je m’apprêtais à faire, je n’avais jamais eu besoin de l’être avec lui puisqu’il avait toujours trouvé que je l’étais. Je repensais un instant à notre amour, notre premier baiser, notre première fois et un second frisson parcouru mon échine, procurant de léger frémissement dans tout mon être. Même après tout ce temps, les sensations étaient intactes à ceux qu’elles avaient pu être, je me mordais légèrement la lèvre inférieure alors que je me glissais devant mon miroir pour me maquiller un tant soit peu. J’avais l’air d’une gamine de seize ans qui se prépare pour son premier rencard et même si je savais que j’avais toutes les chances de me prendre un râteau je ne voulais pas y croire. Après tout nous n’avions pas parler tant que ça lorsque nous nous étions croisés, il avait vu notre fils sans savoir qu’il en était le père mais il n’avait rien dit, il avait sourit à mon bonheur, au fond il avait toujours voulu le meilleur pour moi, il n’avait jamais pris en compte le reste tout ce qui avait toujours compté c’était mon bonheur et moi j’avais brisé le sien en le quittant pour épouser un homme que j’affectionnais par bien des façons mais que je n’aimais pas comme je l’aime lui. Je pris mon courage à deux mains en m’installant à l’intérieur de ma berline, qu’elle preuve avais je qu’il ne s’était pas lui-même marié et qu’il n’avait pas également eu d’enfants. Cette pensée me fit déglutir et mon cœur se serra, j’avais poursuivi ma vie sans prêter attention à tout ça mais je savais qu’à présent j’en serais malade si je venais à apprendre qu’une autre partageait sa vie. Je me reteins un instant de pleurer et essayais de ne plus penser à ses idées qui se pouvaient avec un peu de chance s’avérer fausses. Avec le temps qui s’était écoulé depuis la dernière fois ou nous nous étions vu, j’avais eu le temps de réfléchir à une manière, enfin surtout à une excuse pour aller le voir. Nous étions à présent deux adultes et je ne pouvais pas me pointer comme ça, lui déballer tout ce que je savais et lui ignorait, lui dire que mon amour pour lui ne s’est jamais éteint même après ces années passées loin l’un de l’autre, même après mon mariage. Non j’allais le voir parce que mon moteur surchauffait, j’avais fait en sorte que le niveau d’huile soit beaucoup trop bas ainsi que le niveau d’eau histoire d’abîmer un tant soit peu mon petit bijoux et d’avoir une bonne raison de l’emmener chez le garagiste en mode paniquée et je ne comprends pas pourquoi elle râle quand j’essaie de démarrer. J’avais roulais plus lentement qu’à mon habitude, histoire de ne pas abîmer ma voiture car mine de rien j’y tenais et que je n’avais pas envie de me séparer dans l’absolu. J’étais restée assise un instant, les mains appuyées contre le volant cherchant au fond de moi-même si ce que j’allais faire était un choix judicieux ou une erreur monumentale.. Quoi qu’il en soit à présent je ne pouvais pas vraiment faire demi-tour après tout j’y étais presque, tout se tordait à l’intérieur de mon ventre et j’avais du mal à avaler ma salive, prenant une énième bouffée d’air je sortais de ma berline pour me diriger à l’accueil où Jared n’était pas pour mon plus grand regret ou peut-être plus grand soulagement. J’expliquais à la jeune femme mon problème la regardant prendre notes de tout ce que je disais, une fois cela fini elle m’indiqua par où je devais aller et c’est à ce même instant qu’il entra dans la petite pièce qui servait d’accueil, obligeant mon cœur à s’arrêter quand bien même mon pouls lui battait mes tempes avec force. Notre regard se croisa laissant ainsi mon palpitant repartir, c’était délicieux, foudroyant, incontrôlable.

Winter & Jared

« Please, Stay here for me ?  »  

Une nouvelle journée commence... Et depuis quelques semaines, elle commence toujours avec le même rituel. Le réveil sonne, à 7h00. Je l'éteins sans grande conviction avant de replonger une nouvelle fois sous mon oreiller, comme un ours qui n'aurait pas assez dormi. La couette est à moitié sur moi et à moitié par terre. Je me retourne comme pour me cacher de l'instrument de torture matinal. Mais mon réveil, ce fourbe sonne toujours une deuxième fois. Et cette fois, le son strident me tire du lit. Je me lève, quelques épis dans mes cheveux en bataille. Je suis en boxer, j'enfile un tee-shirt. J'allume la chaîne hifi, pour ajouter de la vie à la matinée. Je prends un chocolat chaud, et après ça je fume la première clope de la journée. Je ne déjeune pas le matin. Après ça, je file à la douche, et je me prépare afin d'être d'attaque pour le boulot. Oui depuis trois semaines ici, tous les matins se ressemblaient, et je pensais que pour celui-ci ce serait la même chose.  J'attaquais, la journée avec un bon morceau de Shaka Ponk dans la voiture, une motivation sans faille. J'avais eu deux trois clients qui avaient eu de sérieux dégâts sur leurs véhicules, et il fallait que je les répare au plus vite, et peut être qu'avec un peu de chance, les pièces que j'avais commandées sont arrivées. Arrivé dans mon garage, je salue vite fait Jade, c'est une jeune femme rousse qui est à l'accueil. Elle est très gentille, et  m'aide beaucoup. Je passe au vestiaire et enfile le traditionnel bleu de travail. C'est bon, j'étais enfin prêt à travailler. Je commence par aller voir si les pièces sont arrivées. Elles l'étaient, merveilleux, j'avais du boulot. Je commençais par la Cadillac noire..  C'est parti. Et les heures défilaient sous les voitures, les boulons et le cambouis.

Vers 10h, je retourne voir Jade afin d'avoir un renseignement sur les remarques d'un client. Je passe le seuil de la porte, et mon cœur s'arrête, net. Le souffle coupé, je m'arrête incapable de faire un quelconque mouvement. Elle est là. Je la regarde comme je l'ai toujours regardée, comme si elle était un ange venue du ciel. Je la contemple, bouche bée, surpris, heureux. Jade nous regardait sans comprendre pourquoi un tel arrêt sur image. Elle m'interpella m'expliquant qui était la demoiselle. Mais je ne l'écoutais pas,  la demoiselle je la connaissais déjà très bien. Je me demandais si j'hallucinais, était-elle vraiment venue ici ? Ça ne pouvait pas être une coïncidence, il y a des tas d'autres garages. Elle voulait probablement me voir. Cette pensée redémarra mon coeur à mille à l'heure. Je m'approche d'elle, avec un immense sourire, tout en continuant de l'embrasser des yeux. Elle semblait nerveuse, car une fois que je fus en face d'elle, je remarquais que ses mains tremblaient. J'ai alors ouvert les bras, et je l'ai serré contre moi. On pourrait croire à un comportement vulgaire, ou déplacé mais c'était chez nous un geste familier et naturel. Ce geste qu'on avait toujours fait de manière instinctive, c'était tout un symbole. Il y a quelques années, elle se lovaient dans mes bras tandis que je la serrais fort contre moi tout en caressant doucement ses cheveux. Je savais que cette façon de faire appartenait désormais au passé, je devais m'abstenir de contact trop chaleureux avec elle, mais c'était une épreuve. Un calvaire.  Un combat. J'étais devenu un soldat, qui avait déserté, et maintenant je suis revenu faire front, je suis devenu un résistant de l'amour. La femme de mes rêves était de nouveau là, dans mes bras, et je sentais son parfum enivrer mes sens, j'aurais voulu ne plus jamais la lâcher, la garder prisonnière de mes bras, mais nous étions adultes, et je devais reprendre une contenance, ici j'étais avant tout le garagiste. Aussi, je me détache d'elle, avec ce sourire qui je pense ne s'en irait pas de sitôt tant elle venait d'éclairer ma journée.

“ Ma petite Win, comment tu vas ? Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?”

En réalité, je ne pensais qu'à d'autres questions du style : est-ce que tu es heureuse avec ton mari ? Quel âge à ton fils ? Reviens moi, Win, laisse moi poser ma main dans ta nuque, laisse moi plonger dans tes yeux, laisse moi mourir sur tes lèvres, mon amour, ma Winter, laisse moi te reconquérir. Voilà ce que mon cœur hurlait, toutes les chaînes, les cadenas que j'avais posé sur mon amour pour winter étaient en train de céder. Mais je n'en disais un traître mot, je devais me tenir, évidemment qu'elle était heureuse, je ne pouvais pas me risquer de tout briser. Alors j'allais jouer la carte du vieil ami..

C'est Jade qui répondit pour la demoiselle, sa berline avait un problème de moteur : surchauffe du moteur, et problème dans le niveau d'eau. Je hochais la tête, toujours en regardant Winter, comme si je ne l'avais jamais vu si belle. Elle me rendait mon regard et ceci me troublait d'au temps plus...

Mon cœur s'arrêta quand il me prit dans ses bras, c'était étrange de les retrouver après tant d'année loin d'eux. Je respirais son odeur, me délectant de ce parfum si délicieux qui m'avait manqué plus que n'importe quoi. Alors que je cachais mon visage dans son cou, je me surprenais à légèrement sourire. Cela semblait si naturel, normal, comme si rien n'avait changé durant les dernières années qui s'étaient écoulées. Je sentais sa main glisser dans mes cheveux comme il l'avait toujours fait, j'avais l'impression d'avoir à nouveau quinze ans, c'était comme si plus rien n'existait autours de nous deux et que nous avions le monde entier à nos pieds. Nous étions libres de faire ce qui nous chantait, sans jugement et sans conséquence mais malheureusement nous n'étions plus des adolescents. Non nous étions tous les deux des adultes responsable, je ne connaissais pas sa situation mais j'étais mariée et maman, certes d'un enfant qui était le sien mais je ne pouvais pas, nous ne pouvions pas et il le savait aussi bien que moi puisque ses bras se détachèrent de ma taille emportant ainsi mon sourire alors que le sien ne l'avait pas quitté. Il avait les yeux brillants, il semblait heureux et épanoui, je ne pus alors m'empêcher de lui rendre ce sourire si doux qui n'appartenait qu'à lui. « Ma petite Win, comment tu vas ? Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? » J'haussais les épaules ne sachant que répondre, est-ce que j'allais vraiment bien, est-ce que j'avais envie d'en parler et quand à la question concernant ma voiture, je ne savais même plus ce qu'elle avait, heureusement pour moi son assistante était beaucoup plus rapide. La demoiselle se chargea donc de répondre à ma place avec un grand sourire, je connaissais ce genre de sourire, j'avais été tant jalouse à cause d'eux et toutes ses filles que je haïssais de tout mon être et inconsciemment cette jalousie était toujours belle et bien présente. Je me détournais de la femme assise derrière son ordinateur pour faire à nouveau face à Jared qui lui n'avait cessé de me regarder. Ses yeux posés sur moi me firent un bien fou lorsque notre regard se croisa à nouveau et je ne pus m'empêcher de sourire comme une idiote, comme l'adolescente toujours amoureuse et qui s'imagine avoir trouvé l'homme de sa vie. Nous regagnâmes tous deux la sortie, nous dirigeant vers ma voiture, je ne pouvais m'empêcher de frotter mes mains contre ma robe ses dernières étant moites tant le stress ou la peur se déversaient en moi. Me raclant légèrement la gorge, j'essayais de formuler une phrase correcte et avec du sans car il était facile pour Jared de me faire perdre tous mes moyens. « Je .. Et toi ? Ça fait longtemps que tu es revenu ici ? » Plus de deux semaines, ça c'était certain mais tout le reste était un mystère et il était étrange de ne pouvoir se comporter comme avant même si je savais au fond de moi que cela aurait pu être possible mais je ne voulais pas céder. Je ne pouvais décidément pas me jeter dans ses bras comme ça et pourtant qu'est-ce que j'aurais donné pour lui voler un baiser peut-être même un deuxième, plonger mes doigts dans ses cheveux et me heurter à un caillou me déstabilisant d'autant plus et me laissant ainsi retrouver le parterre gravillonné. Ma robe n'était à présent plus vraiment blanche mais ce n'était pas le pire, j'avais à cet instant précis l'air d'une idiote et pire encore tout ça devant Jared.

Winter & Jared

« Please, Stay here for me ?  »  

J'étais réellement troublé par sa présence, mais je crois que Winter l'était tout au temps que moi, si ce n'est plus. Elle évita de répondre à ma question, je ne savais pas dire si c'était par maladresse ou si elle ne voulait simplement pas me parler de sa vie privée, ce qui dans un sens me froissa légèrement. A sa question je répondais un non de la tête, tout en lui disant que j'étais là depuis trois semaines à peu près. Dehors il faisait beau, le soleil reflétait et mettait encore plus en valeur ses cheveux d'or. Elle est grande et fine, et cette robe la sublimait, mettant en avant ses formes, et affichant une taille très fine. Je sentais tout en moi s'échauffer, où était l'homme qui disait de prendre des risques pour son amour, où était celui qui disait de s'enflammer pour pouvoir vivre heureux. J'avais fait une croix sur le bonheur depuis six ans, pourquoi viendrais-je gâcher le sien ?  D'ailleurs son bonheur.. Elle n'avait pas répondu à ma question. J'ai le défaut d'être une tête de mule, et c'est pourquoi je reviens à la charge :

“ Mais tu ne m'as pas répondu, comment tu vas ? Je veux dire réellement ? Depuis tout ce temps... On a beaucoup de choses à se raconter tu crois pas ?”

Pour toute réponse je la vois chuter par terre sans pouvoir la ratrapper à temps. Je lui tend la main pour la relever, et lui demande avec un air inquiet si elle ne s'est pas fait mal. Elle dévie le regard, et rougissante, secoua simplement négativement du chef. Je lui prit alors le menton, pour le tourner vers moi, et capter son regard.

“ Heeeey, Win, ça arrive de tomber, c'est pas grave. L'important c'est que tu ne te sois pas fait mal.”

J'avais toujours aimé la rassurer, parce qu'après ce moment de faiblesse, elle ré-affichait toujours un petit sourire timide comme une enfant. Pourtant cette jeune femme n'avait plus rien d'une enfant, elle était adulte à présent, mariée, mère, créatrice de mode... Elle était beaucoup de chose à présent. Je souriais, je la regardais magnifique, peut importe ce qu'elle pouvait faire, elle restait incroyable... J'avais terriblement envie de l'embrasser, mais à cette pensée je fis un pas en arrière. Me re-concentrant sur l'objectif en me grattant l'arrière du crâne. Alors cette voiture.. Je me forçais à penser à autre chose..  Mais même en pensant à la voiture, je revenais à l'idée de Win. J'avais envie de la réparer avant toutes les autres, pour qu'elle puisse apprécier mon travail, qu'elle se rende compte que je suis un bon garagiste. J'avais envie de briller à ses yeux, mais comment faire lorsqu'on est “que” garagiste. Mais je savais que Win, bien que riche, ne pensais pas comme ça, et ce côté chez elle me plaisait d'ailleurs. Je fais le tour de son véhicule et jeta un coup d'oeil aux différentes jauges, et je revins vers Winter.

“Je vais m'en occuper t'en fais pas.”

Elle allait me remercier et s'éloigner, je le savais, c'était la suite logique de cette courte entrevue. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Je commence à formuler une phrase sur un ton pas très assuré.

“Je.. Hum. Win, je me disais.. Enfin, je sais pas si ça te dirait.. de.. Enfin, si on se voyait pour prendre un café, discuter.. Ou autre chose, peu importe.. Je veux dire...”.

Je m'embrouillais les pinceaux comme un ado de 16 ans demandant à une fille pour la première fois de sortir avec lui. J'étais étonnament maladroit, et elle arrivait à me faire perdre mon assurance en un clin d'oeil.