Tout le gratin de la haute est présent ce soir là pour le lancement de la nouvelle collection de maquillage pour laquelle je suis l'égérie attitrée. Sourire forcé, partie de rire et faire semblant de s'intéresser à des conversations que je n'écoute qu'à moitié sont au programme. Je rêverai d'être chez moi, mais pourquoi faire, le petit est chez les parents de Yaël qui vont se faire un plaisir de le bichonner, et cette pensée me fait sourire. J'aime a savoir que mon fils passera un bon week-end quand bien même son père est trop occupé avec ses dossiers pour faire attention à lui, je ne sais pas même s'il a remarqué mon absence. Un ami m'a accompagné mais il a du rentrer plus tôt que prévu et je n'avais pas envie de le retenir, j'étais moi même soulée et je n'avais qu'une idée en tête, celle de fuir. Mes parents étaient présent eux aussi, à discuter avec des gens que je ne connaissais que peu et qui était trop âgés pour que je m'intéresse à leurs problèmes d’arthrites. Fort heureusement pour moi, j’aperçus la créatrice de la marque que je m'empressais d'aller saluer et féliciter par la même occasion car jusqu'ici je n'avais pas eu la possibilité de la croiser cette dernière étant sollicitée de part et d'autres. J'embrassais chacune des ses joues bien trop fardées, affichant une légère moue, je la remerciais encore pour son travail et l'organisation de la soirée qui étais plus que réussi. Cependant je lui fis également comprendre que je voulais disparaitre, ce qu'elle comprit et accepta sans ronchonner. Un dernier au revoir à mes parents et deux, trois personnes que j'appréciais plus que les autres et j'étais libre de rentrer chez moi. L'air extérieur me fit le plus grand bien et je ne manquais pas de remplir mes poumons jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus et que l'air avalais ressorte par lui même. Filant vers ma voiture et m'installant dans cette dernière je soufflais un bon coup, glissant mes doigts entre les mèches de cheveux qui se faisaient la guerre avant de sortir mon miroir de poche pour y de jeter un coup d’œil rapide afin de vérifier que tout soit en ordre. Et je démarrais le moteur, prenant plaisir à écouter un instant son ronron chaleureux avant de prendre la route.

Quand j'arrivais enfin je me garais en vitesse et me dirigeais vers l'entrée quand je vis de la lumière au niveau de la terrasse comme il n'y avait de présent que Yaël, je me dirigeais vers la piscine, peut-être avait-il choisit de se prélasser après une longue journée de labeur. Ce que je vis ne me plut guère, ma bonne qui aurait du être partie depuis déjà dix-sept était encore présence face à mon mari enroulé d'une simple serviette et connaissant le spécimen, je le supposais nu sous cette dernière c'est donc sans gêne que je me raclais la gorge, faisant ainsi remarquer ma présence. Je regardais cette jeune merdeuse car elle n'était rien d'autre pour moi qu'une employée à qui je donnais une chance et qui allait de ce pas perdre son emploi pour avoir ne serait-ce qu'un instant pensé qu'elle pouvait se permettre autre chose que de faire son boulot. N'étant pas très téméraire elle fila avant que je ne dise quoi que ce soit mais elle ne s'en tirerait pas comme ça. Et maintenant que je m'étais débarrassée de cette petite peste, c'était Yaël qui allait devoir s'expliquer et avant même qu'un son ne sorte de ma bouche, monsieur avait déjà tout préparé. « C’est toi qui l’a engagé. Je n’y suis pour rien si elle reste là quand tu n’es plus là. » Je serrais la mâchoire, ravalant ma salive alors que j'aurais aimé le frapper. Il était infecte et chaque jour en sa compagnie était des plus insupportables, je ne comprenais toujours pas pourquoi il s'acharnait à garder une vie qu'il ne souhaitait pas. Alors l'ignorance fût la carte pour laquelle j'optais. Rappelant Eléanora avec rage pour m'acharner sur elle, après tout si elle n'était pas restée, je n'aurais pas eu à affronter mon mari sur un quelconque sujet. C'est jouissif de se voir craint et de l'entendre bafouiller un oui madame alors qu'elle n'ose pas même recroiser mon regard. « Va me chercher un bordeaux de 49. Et ensuite tu prendras tes affaires et je ne veux plus jamais que tu mettes tes pieds de petite salope ici. Tu m'as comprise ? » Elle acquiesça de la tête étouffant un sanglot avant de se diriger vers la cave à vin. En attendant je m'installais dans un des transats du jardin, m'emparant du verre de mon mari pour me délecter du peu de vin qui restait au fond de ce dernier. Elle ne tarda pas à revenir avec ce que j'avais demandé. « Bien ton chèque est sur la table de la cuisine. Le quota y est, maintenant tu peux partir. Merci. » Je détournais mon regard de cette dernière, comment pouvait-on être aussi saute, pensait-elle qu'elle attiserai son attention ne serait-ce qu'une seconde ? Une femme comme moi ne l'intéressait pas qu'est-ce qu'une petite pute lui apporterait, je rageais en mon fort intérieur. J'aurais pu éclater le verre entre mes doigts si j'avais eu sa force mais je restais sereine extérieurement ne laissant rien paraitre tout en me contentant de dé-bouchonner mon bordeaux et de savourer ce délicieux nectar. Alors que Yaël sortait enfin la tête de l'eau et que l'autre avait foutu le camp, je le toisais du regard, levant mon verre à sa connerie. « Elle te plait ? » Je ne voulais pas connaitre la réponse mais c'était plus fort que moi, je voulais savoir quel type de femme l'excitait, pourquoi moi qu'il avait tant attendu, tant espérait ne comptais à présent plus.