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 Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J)

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Screwdriver
C. Jeremiah Montgomery
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Screwdriver
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MessageSujet: Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J)   Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J) EmptyMar 22 Oct - 14:04



AIME  -  MOI . NON . AIDE  -  MOI



on se ressemble à en mourir, mais qui le voit ?


L'organisation du travail définit le rôle de l'Homme dans le processus de production. Il étouffait. Voilà à peu de choses près, la seule sensation ressentie. L'étouffement. L'impression d'imploser. Il gardait la tête baissée vers sa feuille et prenait en note le cours d'un air détaché. Mais sa bouche était sèche, sa peau bien plus pâle que d'habitude et, à ses yeux, les mots dansaient sur sa copie, sur des lignes ondulant comme des vagues. La voix du professeur lui paraissait de plus en plus lointaine, ne constituant qu'un simple fond sonore, rythmant les maux qui battaient la mesure dans son pauvre crâne. Ce soir-là, son père serait chez lui. D'ordinaire, il ne le voyait pas le soir, préférant s'isoler dans sa chambre, tandis que ce dernier allait causer affaires avec les grands du monde de l'entreprise. Mais ce soir, il serait là, et cette pensée, quoi lui serrait le coeur, était sans aucun doute à l'origine de son état. Un coup de stress aiguë. Du point de vue de l'emploi, vaut-il mieux une balance excédentaire ou déficitaire ? C'est une bonne question. Jeremiah s'agita et se massa la tempe du bout des doigts, les yeux clos. Il avait déjà détaché un bouton du col de sa chemise, mais la même illusion persistait : celle de sentir deux mains bouillantes lui serrer le cou dans l'espoir naïf de le faire suffoquer. L'élève qui se trouvait à côté de lui le regarda un instant, avant de lui donner un léger coup de coude pour attirer son attention et lui demander si ça allait. Non, ça ne va pas ! aurait-il eu envie de hurler, mais il se contenta de hocher la tête affirmativement. Tout, tout sauf se montrer aussi faible, alors que cette même pièce, se trouvait un certain Weighell. Il jeta un regard sur sa montre. Combien d'heure de cours restait-il ? Parviendrait-il à tenir jusqu'au bout ? Il commençait sérieusement à en douter.

Les gouvernements occidentaux ont tenté désespérément de surmonter la récession de 2009 en utilisant simultanément l'arme du déficit, c'est-à-dire Keynes, et celle de la création monétaire, cf Friedman. Les déficits ont été stupéfiants, montant jusqu'à 8-10% du PNB en Grèce, en Espagne, en Angleterre et en France. La création monétaire a roulé à tombeau ouvert, les banques centrales prêtent de façon quasi illimitée à des taux voisins de zéro. Jeremiah serra les dents. Assez ! Il n'en pouvait plus ! Il lâcha son stylo, croisa les bras et laissa sa tête reposer sur ces derniers. Le professeur le remarqua bien vite et, pensant à un affront pour extérioriser son ennui, haussa un sourcil et reprit d'un ton sarcastique. Les états ont renoncé à maîtriser les déficits publics, les banques centrales ont prêté de façon quasi illimitée à des taux voisins de zéro... Comment justifier de tels comportements et quel bilan dresse-t-on aujourd'hui ? Hum, sans doute avez-vous la réponse, monsieur Montgomery ? Quoique, dormir sur votre table me paraît être une activité très constructive... Quelques ricanements s'élevèrent, discrets. Inutile d'être Einstein pour comprendre qu'ils venaient des fidèles chiens-chiens de ce cher Marlowe. Malheureusement pour l'héritier, le professeur attendait une réaction et tous les regards s'étaient désormais tournés vers lui, ou presque. Son voisin tenta d'expliquer qu'il n'allait pas très bien, mais Jeremiah comprit qu'il ne pourrait pas rester dans la salle plus longtemps, même avec la plus grande volonté du monde. Alors, il soupira et se redressa lentement, dévoilant son visage livide au reste de la classe. Ses yeux bleus brillaient plus que d'accoutumée et nul doute que la fièvre y était pour quelque chose. Il passa la paume de sa main sur son front et soutint le regard du professeur. Un regard neutre, inexpressif, peut-être même un peu vitreux.

« J'peux sortir, s'il vous plaît..? »

Il n'attendit pas la réponse et se leva, s'appuyant sur la table pour se hisser sur ses jambes. Jamais son corps ne lui avait paru aussi lourd. Chaque mouvement était une véritable torture. Son voisin esquissa un mouvement dans sa direction pour l'aider, Jeremiah le repoussa en tiquant. Il n'aimait pas ça, pas du tout. Il préférait franchir seul les pas qui le séparaient du couloir et s'y écrouler, sans personne pour le voir. Il n'avait pas vraiment honte de son état, c'était pire que ça. Il détestait paraître humain à ce point. Son énervement pouvait d'ailleurs se lire sur son visage. Il passa entre les rangs sans adresser un regard à qui que ce soit, mais, quand il posa la main sur la poignée, la voix du professeur le stoppa net dans son élan. Très bien, mais il faudrait quelqu'un pour vous accompagner prendre l'air, ou vous emmener à l'infirmerie. Quelqu'un comme... Jeremiah se tourna vers lui, pour chercher où son regard se dirigeait. Quand la sentence tomba, son cœur loupa littéralement un battement. Comme M. Weighell.

Salaud. Inévitablement, il tourna le regard vers son rival, guettant à la fois sa réaction et ce qui aurait pu être son reflet dans un miroir. Il devinait aisément la surprise générale qui planait dans l'air. Certains se mirent à murmurer, tandis que d'autres préféraient se taire, la bouche arrondie dans une expression de surprise. Il avait osé. Cet abruti avait osé. Et le pire, dans tout ça, était que Jeremiah n'avait d'autre choix que de respecter cette décision : il ne prendrait pas le risque d'avoir des ennuis, aussi infimes soient-ils, alors que son père l'attendait chez eux. Il ouvrit la porte en silence et sortit dans le couloir, avant de s'appuyer, dos contre le mur, attendant que son "précieux" accompagnateur vienne le rejoindre. Durant ce court moment enfin à l'abri des regards, il ferma les yeux et essaya de respirer normalement. Force est de constater que rien n'était normal, dans cette situation. A peine Marlowe l'eut-il rejoint dans le couloir qu'il se mit à marcher lentement en rasant les murs, direction l'infirmerie. Il regardait droit devant lui et pourtant, s'adressa à son rival d'une voix amère.

« Alors, Weighell, le spectacle t'amuse ? Quoique, tu n'es.. pas du genre à profiter de la faiblesse de tes adversaires, n'est-ce pas..? » Il esquissa un sourire discret.


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R. Marlowe Weighell
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MessageSujet: Re: Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J)   Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J) EmptyMar 22 Oct - 16:31

Quoi de pire qu'un cours ennuyeux sur un sujet qui ne passionne guère l'héritier Weighell ? Peut-être un cours ennuyeux suivi par d'autres cours ennuyeux. Au point où il en est, il ne compte plus. Il a l'impression de mourir à petit feu depuis ce matin, à force d'entendre la voix soporifique des professeurs qui ressassaient des choses que Marlowe a déjà lu dans des manuels. Voilà l'inconvénient de ses études. Avec son père, il a comme qui dirait des leçons particulières bien plus vivantes que ces stupides cours magistraux, où personne ne s'intéresse vraiment à ce qui se dit et fait semblant de prendre des notes – quand on ne joue pas au démineur sur son ordinateur. Et quand il s'ennuie de sa popularité, direction la bibliothèque universitaire où il sait que personne ne le suivra, où il se met du coup à lire des bouquins, principalement du rayon économie, mais aussi des rayons sociologie, géographie ou mathématiques. Tout ce qu'il aime. Ce n'est certainement pas cette histoire qui va le surprendre, alors qu'il l'a déjà lue plusieurs fois. Mais bon, il faut donner le bon exemple. S'il commence à bailler et à faire autre chose, alors autant ne pas aller en cours. Marlowe a l'air de prendre des notes, mais il est en réalité en train de faire des devoirs, avec une technique bien rodée, qui consiste à écrire selon le rythme des paroles du professeur. Spécialement développée par Marlowe, bien entendu. Cela ne l'empêche pas de suivre distraitement ce que l'homme raconte, au cas où il y aurait quelque chose d'intéressant. Rien n'est difficile aux yeux du jeune homme, passer de l'un à l'autre ne lui pose donc aucunes difficultés.

Il reprend justement le fil de l'exposé lorsqu'un nom saute à ses oreilles. Montgomery. Bien sûr, ce nom est assez fréquent. On trouve plein de Montgomery dans les livres, il y a plein de gens qui s'appellent comme ça, sans compter les villes et les comtés. Mais voilà, Montgomery est aussi le nom de son obsession. Jeremiah Montgomery, pour être plus précis. Quand le professeur prononce ce nom, ce pourrait donc parfaitement être l'autre imbécile qui a trouvé le moyen de se faire remarquer. Marlowe jette un coup d'œil à la scène ; et effectivement, c'est bien son rival que le professeur observe. Marlowe se retient de soupirer. Ce mec est franchement impossible. Ses prétendus amis rient, mais Marlowe demeure sérieux, plutôt agacé de voir que Jeremiah attire l'attention, même si on se moque de lui. Il n'aime pas le voir au centre des regards, tout simplement. Cependant, quelque chose ne va pas, Marlowe le sent. Apparemment, à la manière dont il se lève en demandant à sortir, le visage blanc comme de la craie et le regard dans le vague, totalement inconscient des convenances, il est vraiment mal. Génial, il ne manquait plus qu'un Jeremiah malade... Bon, tant pis, il va se barrer de la salle, Marlowe va continuer de s'ennuyer, et il ne pourra même pas se plaindre. Il n'en a rien à faire, même s'il sait très bien que Jeremiah ne veut certainement pas lui montrer sa faiblesse. Lui-même n'en aurait pas envie. Allons, cet événement n'a pas d'importance.

Mais les choses prennent une autre tournure quand le professeur le désigne, lui, pour accompagner Jeremiah à l'infirmerie. L'espace d'un instant, Marlowe reste figé, se retenant de lui demander s'il est vraiment sérieux quand il parle de faire de lui l'assistant d'un Montgomery pour un petit voyage. Non, vraiment, c'est surréaliste. Puis il réalise qu'il n'a pas le choix, et retenant un soupir, il se lève sans un mot, visiblement contrarié – il peut interpréter cela comme du dépit de ne pas pouvoir assister à ce cours passionnant – et s'avance vers la sortie, toujours sans regarder Jeremiah. Il ne peut pas se réjouir de cette interruption qui lui permet de briser son ennui. Sinon, il serait contraint de le remercier, et cela, c'est vraiment trop lui demander.
Lorsqu'il sort, il voit Jeremiah raser les murs, refusant l'aide que Marlowe aurait pu lui apporter, mais qu'il refuse de proposer. Ils sont au moins d'accord sur ce point : hors de question que l'indisposition de Jeremiah provoque un contact physique entre les deux. Marlowe reste aussi éloigné que possible de Jeremiah ; il doit quand même pouvoir le rattraper s'il le tombe. Cela le contrarie vraiment, mais si jamais celui-ci trébuche, on lui reprocherait de ne pas avoir fait son travail. Et Marlowe n'a pas envie de s'attirer une remarque à cause de son rival. Tout comme il n'a pas la moindre envie de l'aider. Même affaibli, Jeremiah ne change pas : il continue de l'attaquer, même s'il ne le regarde pas, sans doute pour faire passer le temps. Marlowe aurait préféré son silence. Mais s'il le cherche, il le trouve.
« Tu m'ennuies, Montgomery. Il faut toujours que tu trouves le moyen de m'occuper de ton cas. Tu ne crois pas que j'ai des choses plus intéressantes à faire ? »

Enfin, Marlowe pousse le soupir qu'il retient depuis si longtemps. Il n'a pas envie de se battre avec un Jeremiah faible. Jeremiah est intéressant parce qu'il lui oppose une vraie résistance, qu'il est insaisissable, que Marlowe pourrait perdre face à lui. Mais, Jeremiah malade... cela le dégoûte. Il ne fait guère un adversaire convenable. Jeremiah a raison, il n'aime guère exploiter les faiblesses de ses adversaires quand cela devient trop facile pour lui.
« Et après, ça me ferait quoi ? Il n'y a aucune gloire à profiter de ta maladie. C'est plutôt toi qui devrais avoir honte d'être trop faible pour en valoir la peine. D'ailleurs, si tu as besoin de moi, je suis là pour ça. Du moment que tu ne me vomis pas dessus, ça ne me dérange pas. »
Évidemment, il ne dit pas cela par sympathie ou volonté de se montrer gentille. C'est plutôt une manière d'enfoncer Jeremiah là où il est, de lui rappeler son état, afin d'être tranquille. Sa journée est déjà pourrie, il n'a pas besoin d'en rajouter. Il déteste le voir faible. Pourquoi est-il donc malade ?
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C. Jeremiah Montgomery
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MessageSujet: Re: Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J)   Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J) EmptyMar 22 Oct - 21:37



AIME  -  MOI . NON . AIDE  -  MOI



on se ressemble à en mourir, mais qui le voit ?


C'était un véritable cauchemar qui devenait réalité. Il se retrouvait là, pris au piège, incapable de fuir ou de se défendre, confronté à un adversaire redoutable. Il était la mignonne petite souris face au gros matou. Sauf qu'il n'avait rien de mignon, ni de souris. Il n'y avait pas de chat, ni de gros. Bref. Il n'y avait rien d'autre qu'un pauvre garçon malade, accompagné par le type qui lui pourrissait la vie. Un type très fin, en plus. Il laissait ses doigts frôler le mur sans pour autant s'y accrocher. Il avait tout de même un honneur à respecter ! Il semblait ailleurs, son attention portée vers autre chose et, pourtant, il distinguait sans peine chaque mot de Marlowe, toujours aussi tranchants que d'habitude. Ce garçon avait vraiment un don ! Jeremiah répondit ironiquement à ses propos.

« Désolé d'être une gêne pour ta petite personne Weighell, vraiment. Mais je ne te retiens pas, libre à toi de te barrer, tant que tu en assumes les conséquences. A la réplique de ce dernier d'ailleurs, il ne put se retenir de rire. Un ricanement discret, trahissant sans doute sa nervosité. Je t'emmerde, Weighell. Il baissa le ton de sa voix. J'aimerais bien t'y v… »

Un bruit sec interrompit ses paroles. Celui de la paume de sa main se plaquant violemment contre le mur. Bon réflexe que celui de se taire pour éviter d'entendre sa propre voix s'éteindre. Une douleur insupportable venait de fuser, l'arrêtant net dans la progression, le forçant ainsi à courber les épaules pour se rééquilibrer et empêcher le poids, de son propre corps, de l'entraîner en avant. Chuter aurait, sans doute, été le pire, le comble de l'humiliation, déjà bien assez grande pour aujourd'hui. Il baissa immédiatement la tête et ferma les yeux. Les garder ouvert était une véritable torture, tant le décor semblait tourner autour de lui. Les lignes parallèles du couloir ne l'étaient plus et les murs se rapprocher. Heureusement qu'il ne venait pas de regarder Marlowe, auquel cas, même celui-ci aurait été déformé, complètement défiguré par son imagination perturbée. Il posa sa main libre sur son front brûlant et inspira profondément, cherchant, en vain, à faire circuler l'air qui polluait ses poumons. Mais même ça, il n'y parvenait pas. Décidé pourtant à rejoindre l'infirmerie, il fit un pas en avant, tituba et se rattrapa in extremis à la seule chose où il était possible de s'agripper, dans un couloir aux murs lisses : l'épaule du Weighell. Il s'en aperçut d'ailleurs et, malgré toute la bonne volonté qu'il mit à vouloir retirer sa main, il comprit, bien vite, que c'était simplement une mauvaise idée. Il resserra donc les doigts autour de sa prise, peut-être par peur de le sentir lui échapper. Ce qui, au fond, était bien ironique. Voilà que l'ennemi numéro un devenait la seule aide disponible. Le seul point de repère dans un univers complètement retourné. Puisque c'est de ça qu'il s'agissait au fond, plus rien ne tournait rond. Seul restait présent, fidèle au poste, son adorable petit rival. A cet instant, il se surprit à le détester d'être là, justement parce qu'il ne pourrait pas lui en vouloir pour son absence. Force est de constater qu'il l'était là. Qu'il était le seul à être là.

Il s'imposait néanmoins une certaine distance. Il s'appuyait sur lui sans pour autant s'y reposer totalement. D'ailleurs, il se tenait de manière à ce qu'il y ait le plus d'écart possible entre leur deux corps. Une proximité trop intime aurait été une torture supplémentaire. Déjà qu'il ne savait plus exactement s'il avait chaud à cause de la fièvre ou à cause de son camarade de classe. Il secoua négativement la tête, chassant de son esprit ces idées stupides. Question d'honneur, il finit par se redresser en grimaçant, conservant cependant sa main bien en place. Plus vite ils arriveraient jusqu'à l'infirmerie, plus vite il se retrouverait seul et pourrait se reposer. Sans l'autre à côté. D'ailleurs, ils n'étaient plus qu'à quelques pas de l'infirmerie, ce qui lui arracha un soupire de soulagement. Jusqu'à présent, il était resté silencieux. Il valait mieux au fond, puisqu'il savait que dès ce moment terminé, il voudrait de tout son cœur l'oublier. Quand ils arrivèrent devant la porte, Jeremiah, l'ouvrit de sa main libre, pour découvrir une pièce… Vide.

« Putain. Visiblement, l'infirmière n'était pas là. Que lui restait-il à faire, à part prier pour qu'elle se ramène vite ? Fort heureusement, la douleur foudroyante qui venait de lui faire battre le sang aux tempes, commençaient à se calmer. OK, aide-moi juste à rejoindre le lit et tu pourras te tirer. »

A peine fut-il assis sur le lit, que des pas pressés résonnèrent dans le couloir. L'infirmière débarqua dans la pièce et dévisagea les jeunes hommes en silence avant de refermer la porte derrière elle. Oula, tu as mauvaise mine toi ! finit-elle par dire au Montgomery, qui faillit lui faire un doigt d'honneur, tant sa phrase lui parut absurde. Elle s'approcha du lit et posa sa main glacée sur son front, tout en interrogeant du regard l'héritier Weighell. Ah, oui, d'accord... Retire ta chemise, s'il te plaît. Il la fixa un moment et, inévitablement, son regard dériva vers Marlowe. Tant qu'elle ne lui avait pas dit de partir, il était obligé de rester. Il soupira et s'exécuta lentement, chaque mouvement étant une occasion de plus de perdre tout repère. L'infirmière revint vers lui armée d'un stéthoscope, mais se stoppa avant de faire quoique ce soit à la vue de ce corps couvert d'hématomes. Elle posa l'objet sur le matelas et se risqua à demander, d'une voix douce. Ces marques, jeune homme... C'est quelqu'un qui te les a... Cette fois-ci, elle allait trop loin. Jeremiah détestait cela. Sa manière de parler comme une maman poule, son attitude adorable. Non, ce fut trop. Il leva ses yeux clairs vers elle et déclara, d'une voix agressive, la coupant avant même qu'elle ne puisse achever sa phrase.

« Est-ce que je vous demande si vous aimez la sodomie ? Non. Bien. Tout ça.. ne vous regarde pas. » A vrai dire, si, cela la regardait, mais son rival était là et cela changeait tout. Ce cauchemar semblait ne jamais vouloir se terminer. L'infirmière hocha lentement la tête et sortit de la pièce, signalant qu'elle allait faire prévenir le père Montgomery. Au passage, elle demanda à l'héritier Weighell de rester jusqu'à son retour. Quand la porte se referma, il tourna le visage vers Marlowe. Et il le fixa. En silence.




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MessageSujet: Re: Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J)   Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J) EmptyMar 22 Oct - 23:19

Jeremiah est comme une épine dans le pied de Marlowe. L'héritier Weighell a beau se creuser la tête pour trouver une solution pour la retirer sans se faire mal, il n'a pas la moindre idée. Jeremiah est toujours là pour lui gâcher ses plus beaux moments. Même en ce moment, alors que son rival est malade, il trouve encore le moyen de lui imposer sa présence. A aucun moment, Marlowe n'a imaginé qu'il jouerait les garde-malades pour lui. Tout, plutôt que de supporter un Jeremiah en proie à la maladie. Il doit quand même reconnaître qu'il supporte bien la douleur. La présence de Marlowe lui donne sans doute la force de la supporter, d'y faire face avec honneur. Voilà pourquoi il déteste être là : il sait très bien que sa présence est une aide pour Jeremiah. Or il ne veut pas l'aider. Même à l'article de la mort, Jeremiah ne recevrait aucune aide volontaire de la part de son meilleur ennemi. D'ailleurs, il n'en voudrait certainement pas. Il aimerait bien ne pas être avec lui. Pourtant, alors même qu'il veut lui affirmer qu'il n'a pas besoin de lui, voilà qu'il est de nouveau pris d'un accès de faiblesse, qui dégoûte Marlowe. Le pire, c'est sans doute le moment où il se rattrape à son épaule. Marlowe choisit de prendre cela avec philosophie, même s'il n'a qu'une seule envie : que Jeremiah le lâche.
« Tu vois, je suis toujours prêt à rendre service. »
Mais son corps, crispé, semble dire toute autre chose. Lâche-moi, sinon... je ne réponds plus de rien. Encore une fois, Jeremiah a trouvé le moyen de s'infiltrer dans son espace intime, d'en forcer l'accès. Sauf que Marlowe ne peut rien lui dire. Il sent très bien que, s'il le lâche, il va tomber. Ce serait criminel de lui interdire cette prise. Cela dit, l'épaule de Marlowe est en feu. La peau de la paume de Jeremiah le brûle cruellement à travers le tissu qui la recouvre. Jeremiah est très fort à ce jeu. Marlowe se souvient encore très bien de ce qui s'est passé, la dernière fois que Jeremiah l'a touché. Il préfère ne pas y penser, car il en a honte. Il s'est montré incapable de ne ressentir que de la haine à son encontre, alors qu'il n'y avait pas le droit. Les choses pouvaient recommencer. Cela dit, Jeremiah conservait une distance qui seyait parfaitement à Marlowe. Même s'il le forçait au contact, lui-même n'en était pas tout à fait l'auteur.

Heureusement, l'infirmerie est juste là. Marlowe va pouvoir enfin lâcher son paquet et oublier que Jeremiah est malade. Sauf que voilà, l'infirmerie est vide. Marlowe grommelle dans sa barbe en espérant que Jeremiah ne va pas comprendre ce qu'il dit. Jeremiah décide donc qu'il doit le laisser là et ne plus se soucier de lui. Au fond, c'est ce que Marlowe a prévu. Mais il refuse d'avoir l'air de suivre les directives de Jeremiah.
« Ne me donne pas d'ordres, Montgomery. Je reste jusqu'à ce qu'elle vienne, et c'est non négociable. »
Ou l'art de s'ajouter bêtement une contrainte par pure fierté... Cela dit, il l'aide quand même à s'asseoir sur le lit, moins par bonté que pour être délesté de ce poids dans les meilleures conditions possibles. Si Jeremiah tombait, il serait capable de l'emporter dans sa chute... Heureusement, l'infirmière arrive à ce moment-là. Marlowe se recule, la laisse s'occuper de son rival sans pour autant partir. Désormais, ce n'est plus possible. Et de toute façon, il a dit qu'il ne lui ferait pas le plaisir de son absence.

Finalement, il a eu raison de rester. Jeremiah retire sa chemise avec une lenteur qui aurait presque quelque chose d'érotique, dans un autre contexte. Marlowe a une fâcheuse tendance à adorer voir les garçons retirer ce vêtement, en le déboutonnant progressivement. C'est comme un dévoilement, une révélation, et il se surprend à regarder, dans l'espoir de... De quoi ? De faire abstraction de l'identité de Jeremiah pour voir s'il est bien foutu comme il l'imagine, ou pas du tout ? Non, c'est autre chose, même si forcément, il y a une part non négligeable de désir pour ce corps de jeune homme si parfait. Mais ce n'est pas la perfection de Jeremiah qui saute aux yeux de l'infirmière, ce sont ses hématomes. Et, maintenant qu'elle en parle, Marlowe les voit. Son cœur se serre à la vue de ces marques horribles qui ne parviennent pas tout à fait à gâcher la beauté de Jeremiah. Qui a bien pu les lui faire ? Tout à coup, c'est comme s'il se rendait compte qu'il ne savait rien de lui. Il ne connaît pas le vrai Jeremiah. Il a détesté une image, mais il n'a que trop rarement pris conscience de l'homme qui se cache derrière. Quelqu'un qui a vraisemblablement souffert dans sa vie. Et Marlowe en a mal.
Il aurait voulu être l'auteur de ces coups.

L'infirmière les laisse seuls, ce qui est, pour Marlowe, une très mauvaise idée. Jeremiah n'a certainement pas envie d'en parler, d'ailleurs, sa manière glaciale de le regarder semble le mettre au défi de dire quelque chose. Jeremiah ne voudra ni de sa pitié, ni de sa curiosité. Il lui refusera de s'intéresser à ses affaires. Mais bon sang, à présent, il est captivé - captif même - de ces marques que Jeremiah porte sur son corps. Il laisse un instant le silence régner, avant de reprendre la parole.
« C'est ton père, n'est-ce-pas ? »
Il aurait dû s'en douter. Au fond, c'est logique. La réaction de Jeremiah face à l'appel de son père, la dernière fois dans ce parc, colle parfaitement avec cette nouvelle facette du jeune homme. Sans doute est-ce une dimension trop personnelle de son âme pour être dévoilée à n'importe qui, surtout quand ce n'importe qui est son pire ennemi. Il n'empêche qu'une forme d'horreur s'est emparée de l'esprit de Marlowe. Jeremiah paie le prix fort pour son héritage. Alors que lui est capable de se le garantir tout en faisant ce dont lui a envie.
« Mais... pourquoi continues-tu, si cela te cause tant de souffrances ? Tu ne devrais pas avoir à subir cela. Tu vaux mieux que cela, Jeremiah. Il n'arrive donc pas à s'en rendre compte ? »
Pas de moquerie, pas de haine, pas de plainte dans le ton de Marlowe. Juste une profonde incompréhension face à ce qui arrive à son rival. Que lui lui fasse du mal, c'est normal, ils se partagent les coups, ils sont, d'une certaine manière, sur un pied d'égalité. Mais là, ce n'est plus du jeu. Ce n'est pas subtil. C'est juste un abus, et s'il était né dans la mauvaise famille, Marlowe aurait pu le subir à la place de Jeremiah...
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MessageSujet: Re: Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J)   Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J) EmptyMer 23 Oct - 11:59



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on se ressemble à en mourir, mais qui le voit ?


Ce qui se passait alors dans son esprit, lui-même n'aurait su le décrire. Un mélange écœurant de honte et de colère s'emparait de son être, contractait ses muscles et accentuait son mal de crâne déjà insupportable. Bien sûr, tout ceci n'était que souffrance psychologique, mais il avait sincèrement l'impression que cela avait des répercussions -de graves répercussions- sur son état. Alors, pourquoi s'infliger cette nouvelle épreuve, à savoir, soutenir le regard de son rival ? Sans doute pour empêcher celui-ci de dériver sur ce corps qu'il ne parvenait pas à assumer. A cause de son père. Ainsi, venait se greffer la honte à son petit cœur d'homme. La colère, quant à elle, il refusait de comprendre sa véritable origine et fit le choix de la tourner vers l'infirmière, d'abord, puis vers leur professeur, ensuite, pour enfin la concentrer sur la personne du Weighell. Oh, oui, Jeremiah fit son choix. C'est vers Marlowe, et uniquement vers lui, qu'il dirigerait sa haine, à défaut de se retourner contre l'homme dans les veines de qui coulait le même sang. Mais pas tout de suite. Non, il devait attendre, prendre son temps. En fait, tout ne dépendait plus que de l'héritier Weighell.

Ce fut à ce moment-là que le jeune homme prêta attention à tout ce qui devait se passer dans la tête de ce dernier et qui, inévitablement, se lisait plus ou moins aisément dans ses yeux sombres -qui ne l'étaient d'ailleurs pas tant que ça au final-. Était-il surpris ? Il y avait de quoi. Alors, pourquoi ce regard ? Ce regard, là. Ce même regard qu'avaient en général les filles qui terminaient dans son lit. Cela avait duré, quoi, quelques secondes à peine, mais cela avait eu lieu et c'était terrifiant. Il essayait de se persuader que ce n'était rien d'autre qu'une manière de le juger, peut-être de rire de lui, mais il savait qu'il faisait fausse route, il en avait conscience et refusait de penser différemment. Parce que la vérité même était plus effrayante que de devoir affronter son père. C'était un peu comme si son monde s'écroulait. Le rival devenait le confident qu'il n'avait jamais eu. Il fut pris d'un haut-le-cœur tant cette pensée le répugnait. C'est le moment que choisit Marlowe pour l'achever, en lui étalant, en une simple phrase, ce qu'il n'avait jamais dit, des années durant. Mais, il resta silencieux. Il n'avait plus envie de jouer. Jeremiah détourna le regard, cherchant un moyen de dissimuler son exaspération. Il ne voulait pas de sa pitié, ni même de quoique ce soit venant de sa part. Pourtant, il comprenait. Il comprenait que cela le surprenne. Après tout, dans son univers doré, le Weighell ne devait pas avoir connu ça. Peut-être pensait-il d'ailleurs que cela ne pouvait pas exister. Il esquissa un douloureux sourire. Il continuait parce qu'il n'avait pas le choix. Quant à savoir s'il valait mieux que ça, non, il ne s'était jamais penché sur la question, mais une chose était sûre : si cela était vrai, son père l'ignorait. Il était néanmoins hors de question de le laisser prendre ce ton, comme s'il cherchait à comprendre. Personne, non, réellement personne, ne pouvait comprendre, pas même ce garçon pourtant plus intelligent que la moyenne. Il inspira profondément et répondit, dans un soupire, tournant lentement son regard vers son rival.

« Pourquoi ce soudain intérêt, Weighell ? »

Il avait beau tenter de se contrôler, le grain de sa voix demeurait tranchant, presque agressif, ou en tout cas, moqueur. C'est vrai ça, pourquoi cet intérêt, alors que jusqu'à présent, il n'avait été qu'un élément du décor bon à lui pourrir la vie. Cela faisait un peu drame romantique, il s'en rendait compte, pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'en effet, jusqu'à présent, Marlowe ne l'avait jamais vu autrement qu'en tant qu'adversaire à la hauteur. Tandis que lui, il était persuadé de toujours l'avoir regardé différemment. Peut-être faisait-il fausse route. Il passa la paume de sa main sur son pauvre crâne et serra les dents. Son énervement, en plus de crisper tout son corps, faisait redoubler d'intensité son malaise. Génial. Il appuya ses poings sur le matelas pour se redresser. Hors de question de paraître faible face à cet adversaire. Jamais, plutôt crever. Il assumerait son état jusqu'au bout et fit face au jeune homme avec toute la superbe pudeur qui le caractérisait si bien.

« C'est vrai ça, depuis quand tu t'intéresses au pauvre Montgomery ? Il soutint son regard froidement. Au fond, si tu n'existais pas, Marlowe, peut-être qu'il me foutrait la paix. Il marqua une pause, sembla réfléchir puis reprit d'un ton plus bas. Le pire, c'est que je n'arrive même pas à t'en vouloir, d'être là. »

Le ton de la confidence n'était pas réellement là, cependant, il ne s'agissait pas non plus d'une information sans aucune importance. Il n'arrivait pas à le détester réellement. Diriger sa colère sur lui était simple, mais le haïr du plus profond de son être, haïr l'homme et non pas la famille, il commençait à se rendre compte qu'il en était tout simplement incapable. Peut-être était-il le Montgomery raté, le seul requin non terrifiant de la famille. Il tendit la main vers la chemise posée à côté de lui et l'enfila rapidement, sans pour autant prendre la peine de la reboutonner. Il n'avait plus rien à cacher. Quelque part, cela le soulageait même de ne plus être seul à porter ce fardeau. Il aurait simplement préféré que ce soit quelqu'un d'autre qu'un Weighell. Mais à bien y réfléchir, qui d'autre que lui aurait pu partager cette confidence ? Personne, de toute évidence. Les choses étaient bien ainsi. Il se laissa glisser du lit pour se relever, avant de chercher du regard le point d'eau de la pièce. Le lavabo n'était qu'à quelques pas, dans un renfoncement du mur. Il soupira et s'y dirigea, tournant le dos à son rival. S'appuyant sur ce dernier, il remercia du plus profond de son cœur l'organisation du lycée pour avoir oublié d'y mettre un miroir. Il n'aurait pas supporté son reflet.

« Je n'ai pas besoin de ta pitié, Weighell, et ne cherche pas à comprendre. Fais comme si tu n'avais rien vu. Il fit couler de l'eau dans sa main. Puis même si tu y es impliqué indirectement, ce n'est pas ton... combat. Ne trouvant pas d'autres mots, il se tut et s'aspergea le visage, avant d'éteindre l’arrivée d'eau. Et surtout... Il fit volte-face et plongea ses yeux clairs dans ceux, si hypnotisant, de l'héritier. Ne le dis à personne. »

A sa dernière phrase succéda un silence glacial. Il ne lui avait pas donné l'ordre de se taire, ni ne l'avait supplié de le faire. Aucune menace, aucune pitié. Il l'avait juste dit, comme un commun accord. Comme s'il était entendu, depuis le début, que tout ce qui se passait entre eux resterait dans leur univers. Ce qui, au fond, était peut-être vrai. Il soutenait son regard sans en avoir la force. C'était lui, encore une fois, qui lui donnait la motivation nécessaire pour se maintenir debout. Jeremiah frissonna. Quelques gouttes ruisselaient sur son visage, glissant entre les pores de sa peau, pour venir achever leur course au creux de son cou, voire même le long de son torse, imbibant par endroit le tissu blanc de sa chemise. Ses cheveux en bataille, ses yeux clairs, sa peau livide. Même dans son état, il conservait ce charme dont il n'avait même pas conscience. N'importe qui l'aurait dit, il était beau dans sa faiblesse, même si en comparaison, Marlowe était à ses yeux bien plus... Il secoua négativement la tête. La fièvre lui faisait penser des conneries. Il appuya son épaule contre le mur pour se maintenir droit et regarda le lit avec dégoût, avant de rétablir son regard sur son ''camarde de classe''. Il aurait pu lui montrer chaque hématome en le justifiant. Celui-ci, c'est pour le DS d'économie et, lui, là, c'est celui de géographie. Le plus récent en date, c'est après t'avoir vu, au parc. Mais il n'en fit rien. Bêtement, il ne voulait pas que Marlowe se sente coupable de quoique ce soit. Officiellement, parce qu'il serait encore plus à charge et ça, il ne le supporterait pas. Officieusement, parce que. Il n'avait pas à se justifier. Il esquissa un sourire en coin, adressé à l'héritier Weighell, cette fois, dénué de toute méchanceté. Ces sourires qui n'appartenaient qu'à lui, aussi insaisissables que l'était sa personnalité.




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MessageSujet: Re: Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J)   Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J) EmptyMer 23 Oct - 17:52

Ce qui arrive à Jeremiah est juste horrible. La perfection de son corps est entamée par ces hématomes, sans être pour autant totalement gâchée. Marlowe la voit encore. Heureusement que ces bleus expliquent les regards vont automatiquement sur le torse de son rival, sinon, il aurait du mal à expliquer sa fascination. Ce torse, ce n'est pas seulement un objet de désir, comme il a pu en avoir plein d'autres en couchant avec un certain nombre de garçons. Marlowe sent que ça va plus loin. Il ne sait pas ce qu'il donnerait pour pouvoir l'approcher, le parcourir de ses lèvres dans l'espoir d'aspirer ces vilaines tâches. Peut-être même céderait-il son âme, si c'était possible. Comment peut-on être aussi parfait, et être le pire ennemi de Marlowe ? La vie est franchement cruelle. Il voit les bleus, à présent, il se concentre sur eux ; sinon, il sait très bien que le désir risque de se lire dans son regard. Peut-être que Jeremiah a déjà remarqué, d'ailleurs. Souvent, les hétéros comprennent difficilement que vous êtes en train de les mater, si vous vous y prenez bien. Mais c'est Jeremiah, il est capable de tout. Y compris de savoir ce que ressent Marlowe face à son torse. Youpi. Voilà qu'il oublie à qui il a affaire. Il ne devrait pas avoir pitié de lui, mais il se sent obligé d'éprouver de la compassion. Ne serait-ce pas parce qu'il sait parfaitement pourquoi Jeremiah a reçu ses coups, et qu'il se dit que ça aurait pu lui arriver. La vie a voulu que non. Au final, elle lui réserve le meilleur rôle. Peu importe les sentiments que Jeremiah ressent face au regard de Marlowe, il doit se sentir sans doute humilié ; mais au moins, il sait comment réagir. Marlowe, lui, partagé entre sa haine farouche et son désir tenu de changer sa relation avec son rival, ne sait pas très bien dans quelle direction aller. Pas de sarcasme, en tout cas. Il y a des choses sur lesquelles il ne faut pas se disputer, et la maltraitance en est une. Curieusement, cela change son regard sur Jeremiah. Il devient beaucoup plus sombre, beaucoup plus ténébreux... cela plaît à Marlowe, pauvre de lui. Il est content de voir que Jeremiah a une profondeur, même si cela implique qu'il a souffert : il a une part d'ombre qui le rend... Non, ça suffit avec ces ridicules pensées. Il peut peut-être laisser de côté sa haine, pour le moment, mais ce ne serait que pour en apprendre plus sur lui. Uniquement cela. Rien d'autre. Il insiste dans sa tête sur sa raison, comme s'il avait besoin de se convaincre qu'il veut juste soutirer des informations sur Jeremiah en éveillant sa confiance. Il n'a pas le droit à autre chose, de toute façon. D'ailleurs, ce ne sera pas facile. Jeremiah ne semble pas comprendre que Marlowe ne lui fasse aucune remarque cinglante. Il n'a pas vraiment conscience qu'il exploite en ce moment la grande faiblesse de son ennemi. Marlowe ne pourrait pas vraiment lui expliquer, de toute façon. Ce serait le meilleur moyen de donner une idée à Jeremiah qui pourrait lui coûter la victoire.

Jeremiah n'est pas prêt à lui parler de sa vie, Marlowe le sent très bien. Son intérêt est suspect, et Marlowe ne pourrait pas le justifier. S'il lui dit que c'est pour gagner, Jeremiah se refermera comme une huître. Mais s'il dit qu'en fait, il n'est pas impossible qu'une partie de lui a des envies qu'il ne contrôle pas... autant avouer directement qu'il est homosexuel et sensible à son charme, ça irait plus vite comme ça. Marlowe hésite, ne sait pas vraiment quoi répondre. Finalement, il répond avec honnêteté :
« Je m'intéresse à toi depuis le premier jour que je t'ai vu. Au cas où tu ne l'as pas remarqué, tu mobilises une grande partie de mon temps. Je ne le ferais pas si je pensais que tu était inintéressant. »
Il espère simplement que Jeremiah ne va pas comprendre de travers. Ce qu'il dit est très simple : il mobilise toute son énergie à se battre contre son ennemi. Ce n'est pas pour rien. Bien sûr qu'il a envie de savoir qui il est : c'est son adversaire, mais pour l'abattre, il a besoin de savoir à qui il a affaire. Jeremiah devra se contenter de cette explication fort peu satisfaisante. Car la vraie serait plutôt de ce style : tu me fascines, Jeremiah. Je ne sais pas comment je peux faire pour t'avoir, pour te faire souffrir d'être comme moi. Tu m'échappes tellement que je ne peux pas penser à quelqu'un d'autre qu'à toi. Tu me rends fou. Comment veux-tu que je ne m'intéresse pas à toi ? Mais ces mots restent silencieux. Ils ne sont pas destinés à Jeremiah, même s'ils lui sont dédiés. Marlowe a peur de sa propre haine pour lui.
« Je t'assure que si je pouvais m'empêcher d'exister, je le ferais immédiatement. Malheureusement, ce n'est pas possible, et je ne tiens pas à me suicider. Tu as trop besoin de moi. »
Cela peut sembler étrange, mais Jeremiah ne sait pas que Marlowe aussi a souffert. Mais pas dans sa chair : lui a souffert au plus profond de son cœur. Il a perdu l'homme qu'il aimait, il ne sait plus comment ouvrir son cœur aux autres. Sa douleur s'est endormie, mais elle n'est pas éteinte. Le jeune homme sait comme on peut avoir mal dans cette chienne de vie. Ne pas exister, c'est ne pas souffrir. Malheureusement, se suicider, c'est baisser les bras. Le jeune homme n'est pas un lâche. Il a repris sa vie en main, il s'est donné les moyens de l'affronter désormais. Il ne peut plus s'empêcher d'être en partie responsable des hématomes de Jeremiah.
Le malade renfile sa chemise, heureusement sans la reboutonner – ce qui fait plutôt plaisir à Marlowe, au fond – et se rend près du lavabo, lui tournant ainsi le dos. Toujours immobile dans son coin, l'héritier Weighell se contente de le suivre du regard. Alors comme ça, il ne veut pas de lui ? Bon sang, mais qu'il est stupide. Marlowe ne lui propose pas de pitié ou de soutien. Il ne voit pas pourquoi il irait le raconter à quelqu'un d'ailleurs – pensez donc, connaître un secret de Jeremiah, c'est trop précieux pour être divulgué. Mais ces derniers mots, ce regard qui tout à coup le capte... Marlowe devrait en fait ne pas s'en soucier, ne rien lui proposer. Mais voilà, il ne peut pas. Il ne peut rien dire. Il essaie donc de raviver sa haine, il y arrive sur le coup. Il observe Jeremiah avec tant de froideur que le jeune homme doit sans doute croire qu'il n'est rien à ses yeux.

Le sourire de Jeremiah, cependant, brise quelque chose en lui. Non, c'est trop bête. Le regard de Marlowe s'assombrit soudain, son visage se fige dans une expression de colère non feinte. Il en a vraiment marre.
« Bon, ça suffit Jeremiah, tu arrêtes maintenant. J'en ai marre de t'entendre faire ton fier alors que je sais très bien que ça te fait chier que je sois là et que je sache tout. Je ne vois pas pourquoi je te ferais le plaisir de te foutre la paix. T'es con. »
Le jeune homme n'en a rien à faire de la réaction de Jeremiah. Il s'approche de lui à pas rapides, et en quelques pas, il se trouve face à lui, très proche. Sans doute trop proche. Il attrape les pans de la chemise de Jeremiah avec vivacité et commence à la lui refermer, sans même se soucier de savoir si ses doigts touchaient ou non la douce peau de son torse malmené. Ce torse ne lui appartient pas, alors inutile de le laisser en pleine vue. Cela ne contribue qu'à le torturer. Seule sa colère parvient à l'empêcher d'éprouver du désir. Et cette colère n'est pas dirigée contre son rival, au fond, mais contre l'injustice de la vie, qui fait du mal à son Jeremiah.
« Déjà on va fermer ça, parce que je t'assure, j'en ai marre aussi de te voir te balader torse nu. Tu te prends pour quoi, pour un beau gosse ? Si tu laisses montrer aux filles tes bleus, elles ne feront pas attention à tes atouts, et elles vont toutes fuir en hurlant. C'est peut-être que ça que tu veux ? »
Marlowe ne comprend pas lui-même ce qu'il fait. Même à ses oreilles, ses paroles n'ont pas beaucoup de sens. Mais pour une fois, elles sont sincères. Elles viennent du cœur. Bon sang, c'est la première fois qu'il est honnête avec lui ! Et pourtant, ce n'est pas assez. Il y a encore tant de choses qu'il aimerait lui dire, mais qui ne peuvent franchir le seuil de ses lèvres...
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MessageSujet: Re: Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J)   Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J) EmptyDim 1 Déc - 22:54



AIME  -  MOI . NON . AIDE  -  MOI



on se ressemble à en mourir, mais qui le voit ?


Comment faisait-il pour avoir tant de conviction dans ses paroles ? Comment parvenait-il à être aussi assuré ? Mystère. Les paroles du jeune adulte n'étaient pas si difficiles à encaisser, pour la simple et bonne raison que Marlowe ne faisait que dire la vérité. Une vérité au combien évidente. Ils étaient rivaux depuis toujours, ils se devaient de connaître les points forts et les points faibles de l'autre. D'où un intérêt évident. Seulement voilà, désormais, le duel semblait bien inégal ; quelle injustice ! Et qui sait, l'intérêt dont il était sujet était-il réellement celui auquel les héritiers pensaient ? Ou, du moins, faisaient mine de penser. Gardant son calme et le silence, Jeremiah l'avait écouté sans rien ajouter. Tout était dit. Il tiqua néanmoins à certaines paroles qui l’interpellèrent. S'empêcher d'exister ? Était-il sérieux ?  Le Montgomery ne voulait pas le voir malheureux, ni même le rendre malheureux, parce que c'était en lui qu'il puisait sa force. Or sans cette concurrence, il n'avait rien. Du moins, cela lui paraissait être la meilleure des raisons. La suite fut tout aussi glorieuse : suicide ? Depuis quand Marlowe avait-il cette « particularité », cette envie ? Quand bien même il aurait pu l'avoir, cela était ridicule. Stupide. Stupide tout autant que l'idée même que Jeremiah ait besoin de Marlowe pour être, pour exister. Force est pourtant que constater que c'était vrai. Vrai, pour le "Montgomery" tout autant que pour "Jeremiah". Il détourna donc le regard. Ça faisait mal. Mal de sentir qu'il avait tapé si juste. Coup de poignard en plein cœur. Bien sûr, approuver serait un aveux. Il était hors de question de se trahir.

« Ne dis pas n'importe quoi. »

Mais la conversation prit une tournure inattendue : incompréhension. Tout ce qui suivit se déroula à une vitesse incroyable. La colère de Marlowe, son regard assassin, ses paroles, ses gestes et cette soudaine proximité. La soudaine sensation qu'il était là, accessible. Douloureuse illusion. Le jeune adulte sentit ses tripes se nouer. Dans un premier temps, il n'osa rien dire, tant il dévisageait abasourdi son rival. Puis, il eut un mouvement. Mouvement de recul ? Non, mouvement en avant. En avant, parfaitement. Réduisant une nouvelle fois la distance, dans l'optique de paraître plus agressif, plus énervé qu'il ne l'était en vérité.

« Mais... Qu'est-ce que tu fais ! »

Il lui saisit le poignet, violemment, presque méchamment. Pas qu'il voulut le blesser, non, pas un seul instant cette pensée lui effleura l'esprit, il était bien au-dessus de ça. Simplement, il se défendait. Il se défendait contre ce parasite qui osait s'attaquer ainsi à son cœur. Douleur. Violence. Il le serrait avec force, puis, brutalement, à mesure que la surprise se dissipait et que le silence s'imposait, il relâcha la pression, sans pour autant rendre à Marlowe sa liberté. Non, il gardait ses doigts autour de ce poignet si parfait. La peur venait de le gagner, doucement, lentement. Il retint sa respiration et laissa les secondes s'écouler à leur rythme lent. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Non, qu'est-ce qu'il leur arrivait ? Cela était flagrant. Quelque chose clochait. Quant à savoir quoi, aucun des deux ne semblaient vouloir le voir. Silence. Jeremiah baissa le regard. Il le dirigea vers ce poignet qu'il gardait entre ses doigts, prolongeant ce contact alors qu'un lourd silence régnait, seulement brisé par leur respiration. Le souffle de Marlowe, si proche. Sa main tremblait. Non plus parce qu'il serrait. Mais le fait est que : sa main tremblait. Perceptible, visible. Ses jambes n'étaient que du coton. Il n'osait plus bouger. Cette même sensation de gamin de huit ans qui s'apprête à dire pour la première fois je t'aime à la petite fille qui vient jouer dans le même parc. Se rendant compte de la stupidité de ses pensées et mettant son état sur le compte de la maladie, Jeremiah releva le regard vers Marlowe.

« Marlowe... » Pars ? Dégage ? Va t'en ? Non. Reste.

Non. Non, il ne devait pas. Il ne devait pas se laisser aller ainsi. Il ne pouvait pas se montrer aussi ridicule. Jamais. Hors de question. Il se mordit violemment la lèvre inférieure et resserra ses doigts autour de ce poignet. Il ressentait le pouls de son rival. Il ressentait les battements de son corps. En fait, il n'avait jamais été aussi proche de son cœur qu'à cet instant. Il en ressentait le moindre battement. Il s'en délectait d'ailleurs. Non. Il fallait ouvrir les yeux. C'était un lieu inaccessible. Il n'avait pas sa place dans ce dernier et ne l'aurait jamais. Il n'avait ni le droit d'espérer, ni même celui d'y penser. Quelle faiblesse. Pathétique. Quelle autre option lui restait-il alors ? Comment le rejeter ? Comment lui faire comprendre qu'il le haïssait ? Menteur ! Il serra les dents et, grâce à l'éducation qu'il avait reçue, parvint sans peine à ranimer la haine qui le hantait. Quelle mascarade ! Il voulait se persuader que ce qui faisait trembler sa main, au contact de cette peau, n'était ni la maladie, ni ses sentiments, mais de la colère. Une profonde colère. Menteur.

« Qu'est-ce qui te prends Weighell ! Tu as quoi dans la tête exactement ?! Je n'ai pas besoin de toi ! » J'ai terriblement besoin de toi, tu le vois n'est-ce pas ? « Tu es ridicule ! » Sans toi, je ne pourrais pas... « Fous-moi la paix. » ... je serais incapable de continuer.

A sa grande surprise, sa voix ne se fit ni suppliante, ni même autoritaire. Elle n'était plus qu'un murmure, vide, autant de sens que de conviction. Il semblait réciter un texte. Un texte qu'il connaissait par cœur, qu'il avait passé sa vie entière à apprendre et répéter pour ce scénario. Une vulgaire mise en scène. Il était l'acteur principal de sa décadence et qui d'autre que son ennemi pourrait le comprendre ? Non, contrairement à Marlowe, Jeremiah ne parvenait pas à être honnête. Cette haine s'était trop profondément ancrée en lui pour qu'il parvienne à la renier totalement. Malhonnête petit homme. Dans ses paroles du moins, car n'importe quel idiot aurait pu aisément lire dans son regard l'exact inverse de ce qu'il disait. Étrange contradiction. Le fait est que des émotions paraissaient dans ses yeux. Oh bien sûr, n'allons pas dire qu'il lui ouvrait son cœur, ce serait se mentir, mais il en avait au moins déverrouillé la serrure et jeté la clef, aveuglé par le comportement de son rival et dans l'impossibilité de prévoir ce qui suivrait. Il ne devait pas agir ainsi, mais le faisait en sachant les risques auxquels il s'exposait. N'était-ce pas une belle preuve de confiance ? D'inconscience peut-être. Sa gorge était nouée. Après cette pseudo-colère, il ne parvenait plus à détacher son regard du sien. Marlowe se rendait-il compte de ce qui se passait ? Avait-il conscience que ce spectacle qui s'offrait à lui n'était que la manifestation de cette guerre intérieure ? Jeremiah n'avait plus de fierté face à son rival. Il était désarmé ou, plus exactement, baissait doucement les armes. Et pourtant, dans son malheur, dans sa peine, dans cette faiblesse, il semblait rayonner, plus fort que jamais. Que pouvait-il craindre, maintenant qu'il n'avait plus rien ? Plus rien à perdre ? Il était intouchable, sans qu'il en ait encore conscience. Il leva les yeux vers la porte, comme pour surveiller que personne ne les voyait. Il chercha un instant une présence dans la salle, comme si quelqu'un se tenait là. Mais personne, personne ne serait jamais témoin de cela. C'était tant mieux.

« J-je... » Jeremiah hésita, encore et toujours. Un enfant perdu. Il n'était qu'un gosse paumé. « Excuse-moi. »

Coup de tonnerre, une page qui se tourne, nouveau chapitre. Montgomery venait-il de s'excuser ? Il soupira en silence. S'excuser ? De quoi ? De lui mentir ? Peut-être. De se mentir ? Aussi. D'exister ? Sûrement. Il y avait tant de choses à dire. Jamais ses prières, ses vœux, ses souhaits ne franchiraient la barrière de ses lèvres. Ils resteraient prisonnier de son cœur ; Mais ses yeux en cet instant parlaient pour lui. Il avança le visage vers lui et soutint son regard. Il ne le laissa pas riposter. Il ne devait pas le laisser riposter.

« Laisse-moi seul. » Sauve-moi.

Alors, seulement, il lui lâcha le poignet. Et soudain, il eut très froid et frissonna, imperceptiblement. Cette fois, cela n'avait plus rien à voir avec son père. Le seul élément perturbateur était là, juste devant lui, à quelques centimètres de son visage pâle. Et il commença à se rendre doucement à l'évidence, même si l'idée sonnait faux à ses oreilles et n'était que mauvaise à son esprit : il s'agissait de quelques centimètres de trop.




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MessageSujet: Re: Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J)   Aime-moi. Non, aide-moi. (R&J) EmptyLun 2 Déc - 22:04

Mais pourquoi fait-il ça ? C'est absurde. Marlowe n'a pas de raison de vouloir reboutonner sa chemise. Ça ne devrait pas le déranger, il n'est pas censé regarder le corps de Jeremiah de cette façon. Oui, mais voilà, il se comporte comme un imbécile, et il écoute son cœur au lieu de suivre sa tête. Résultat, le voilà les mains positionnées sur la chemise de Jeremiah. A-t-il réellement conscience de ce qu'il fait ? Jeremiah pourrait en déduire n'importe quoi. Pire encore : il pourrait comprendre que Marlowe ressent une véritable gêne en le voyant, parce qu'au fond, il n'est pas si insensible qu'il y paraît. Il est si faible, au fond. Tellement faible qu'il préfére ôter toute tentation. D'ailleurs, il est sans doute le seul à ressentir cela. Jeremiah le regarde d'un air interdit, sans doute se demandant pourquoi son pire ennemi semble tout à coup avoir envie de le rhabiller convenablement. Il ne doit pas avoir l'habitude d'être touché par un garçon, même si le geste de Marlowe n'a rien de tendre : il s'agit simplement de faire ce qui est convenable. Bien sûr, Marlowe n'arrive pas jusqu'au bout : la riposte de Jeremiah finit bien par arriver. Il n'a même pas eu le temps de refermer entièrement la chemise, et le bout de peau légèrement violacé qui dépasse le met à la torture. Marlowe interprète cela comme une réaction de rejet. Et curieusement, alors qu'il a l'habitude de se faire remballer de façon assez violente par Jeremiah, cette fois, cela lui fait mal. Parce qu'il a commencé à lui dévoiler une autre facette de lui-même, et que l'héritier Montgomery refuse son don de façon spontanée. Si encore il s'était montré plus doux... mais non, il s'est contenté de lui agripper le poignet. Marlowe accuse le coup aussi bien qu'il le peut. Jeremiah lui a appris à être impassible à ses piques, mais bon sang que c'est dur. Il a envie de s'effondrer. Même lorsqu'il s'approche de lui sans intentions particulières, il se fait remettre à sa place. Comment, dans de telles conditions, espérer un autre chose ? Marlowe n'a qu'à se conformer au destin que son père veut pour lui. Et mettre une croix sur cet autre possible, cette autre relation avec Jeremiah.
Marlowe regarde Jeremiah en silence, le visage blême, comme si lui aussi était malade. Jeremiah n'a presque rien fait, mais il l'a presque achevé. Sa prise se desserre, mais Marlowe ne bouge pas sa main. Elle gît, abandonnée dans la poigne de Jeremiah. Jeremiah qui refuse de le lâcher. Jeremiah, qui le regarde bizarrement, il s'en rend compte. Il ne doit pas prendre ses désirs pour des réalités. Mais... quand on est regardé ainsi, n'est-on pas en droit d'attendre que les choses aillent plus loin ? C'est stupide, mais si Jeremiah avait eu l'impossible idée de l'embrasser à ce moment précis, Marlowe aurait répondu sans même y songer. Il se serait rendu compte de la stupidité de son acte ensuite, mais non, sur l'instant, il se serait contenté de prendre ce qui lui était donné. Il n'est pas amoureux de Jeremiah, on n'est pas amoureux de quelqu'un qu'on déteste. Mais quoi alors ? Jeremiah tremble, et songer que c'est à cause de la maladie est presque trop facile. Il tremble sans doute parce qu'il ressent le désir de Marlowe, que cela le dérange. Marlowe ne veut pas voir le désir dans les yeux bleus de Jeremiah. Il est tellement sûr que cela n'est pas possible, que ce n'est qu'un effet de son imaginer - la projection de son fantasme - qu'il préfère nier ce qui se présente à lui. Ne pas souffrir inutilement. Ne pas se placer à la merci de son adversaire qui est très certainement parfaitement hétérosexuel. Cet état n'est dû qu'à la maladie, rien de plus. C'est Marlowe qui y voit autre chose.

Mais cette manière de dire son prénom... Son cœur chavire. C'est si énigmatique. Il ne comprend pas ce que Jeremiah veut, peut-être parce que celui-ci non plus ne le sait pas. Marlowe sent son hésitation. L'air est devenu si lourd qu'il a peine à respirer, surtout avec ces yeux magnifiques qui se sont à nouveau accrochés aux siens... Si seulement il m'aimait... Ridicule pensée, digne d'un être faible. N'a-t-il donc pas appris la leçon ? L'amour, ce n'est pas pour lui. Jamais la vie ne lui donnera quelqu'un qui trouvera un intérêt à Marlowe en dehors de son physique de rêve et sa fortune infinie. Il est peut-être voué à tomber amoureux de Jeremiah, au final, peut-être que même la haine familiale ne pourra le protéger. Mais Jeremiah demeurera inaccessible, incapable de partager ses sentiments. Mais, si tu m'aimais, Jeremiah... si tu étais capable de m'aimer, alors les choses ne seraient pas ainsi. C'est d'autant plus douloureux qu'il lui semble voir le même trouble qui l'habite chez Jeremiah. Comme si son ennemi était contaminé par la violente émotion de Marlowe... Ses derniers mots le blessent cruellement. Pourtant, ils sonnent creux. Marlowe sait très bien que Jeremiah ne les pense pas, qu'il a dit cela pour la forme, parce que c'est ce qu'il est censé dire. Mais bon sang que cela fait mal. Il a l'impression d'être le seul coupable. D'être le seul à ressentir cette ridicule attirance pour l'autre, alors que Jeremiah est fort, insensible. Marlowe, lui, est ridicule. Et, s'il n'était pas face à son pire cauchemar, Marlowe se serait sans doute effondré à ce moment-là. Et puis, tant pis. Puisqu'il n'a pas la force de résister, alors autant lire ce qu'il y a dans le regard de Jeremiah. Ces émotions sont si incongrues, et pourtant, Marlowe se sent mieux. Elles aident à apaiser la blessure, même si elle ne pourra pas cicatriser. Le seul qui pourrait le guérir, ce serait Jeremiah lui-même, et jamais il ne ferait. Il serait sans doute ravi de voir ce qu'il avait fait de Marlowe, cette loque sentimentale qui a perdu le contrôle de lui-même.
Et il voudrait qu'il l'excuse.

Jeremiah lui lâche enfin le poignet, et Marlowe sent une boule se former dans sa gorge. Cette fois, c'en est trop. Il ne pourra jamais tenir à ce rythme-là, c'est trop dur. Sa voix est plutôt froide et tranchante - aussi vive que sa blessure, et non représentative de ce qu'il peut représenter pour lui.
« T'excuser ? Tu voudrais que j'excuse ça ? »
Un temps de pause glacial. Marlowe finit par reprendre ses esprits ; une fois le contact rompu avec Jeremiah, c'est devenu beaucoup plus facile de remettre un mur de haine entre eux deux. Mais cette fois, Marlowe sent que c'est différent. Cette haine qu'il oppose à Jeremiah, ce n'est pas celle de sa famille, imposée, adoptée par convention. Non, cette fois, c'est une haine personnelle. Il déteste Jeremiah de pouvoir le manipuler à sa guise, et il se déteste d'être aussi réactif à la moindre de ses réactions. Alors non, il ne peut pas lui pardonner.
« Jamais quelqu'un n'avait été aussi cruel avec moi. Je ne veux pas que tu te joues de moi. Surtout pas. »
Marlowe est sincère. Pour lui, Jeremiah a été cruel. Lui faire miroiter tant de choses et toutes les refuser... Le mettre face à ses propres sentiments, à son propre désir... Et voir qu'il n'y aurait jamais que du refus en face. Marlowe ne peut pas en vouloir à Jeremiah si celui-ci ne pourra jamais lui dire oui. Mais c'est d'autant plus cruel que de répondre à ses signaux inconscients, comme si c'était une histoire possible. Marlowe a eu assez d'expérience avec des hommes pour savoir quand il peut s'engager sur le terrain. Or là, alors même qu'il sait pertinemment que Jeremiah était hétérosexuel, celui-ci lui a envoyé tous les signaux. Une seule conclusion s'impose : il s'est rendu compte de quelque chose et tient à en tirer profit. La boule s'accentue dans la gorge de Marlowe. Jeremiah va jouer avec lui. Alors pourquoi tourner autour du pot ? Il ne lui avouera jamais qu'il est homosexuel, ça non, mais il peut lui dire qu'il ferait mieux de ne pas s'aventurer sur ce terrain.
« Bon sang, tu ne comprends pas que je ne pourrai pas te résister ?! »

Marlowe se détourne. Il va craquer, il le sent. Il tourne le dos à Jeremiah, essayant de lui cacher que ses yeux sont soudain devenus brillants, parce qu'il se rend compte qu'il n'aura jamais ce qu'il désire. Il se rend alors compte que la porte de l'infirmerie vient de s'ouvrir et que l'infirmière est en train de les regarder, se demandant visiblement ce que ces deux larrons venaient de faire. Marlowe ne la regarde pas, ne dit rien. Il se contente de sortir en trombe de l'infirmerie, direction... le plus loin possible. Tout, mais ne pas être proche de Jeremiah.
Il s'enferme dans un placard à balais, et se met à pleurer toutes les larmes de son corps.
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